[Qualif.2010]Luxembourg-Suisse:Des comptes a régler...

La Nati a une facture ouverte à régler



Image © Sébastien Féval

La défaite à domicile contre le Luxembourg a fait office de déclic: depuis, la Suisse a largement redressé la barre et pointe à la première place du groupe

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Face au Luxembourg, seule équipe contre laquelle elle a perdu depuis l'arrivée de Hitzfeld, la Suisse se doit d'accomplir un grand pas en direction de l'Afrique du Sud. Trois raisons incitent à l'optimisme

Renaud Tschoumy - le 10 octobre 2009, 12h15
Le Matin
4 commentaires


Le souvenir du 10 septembre 2008, s'il ne hante plus les esprits, plane néanmoins toujours au-dessus de la sélection suisse. Ce jour-là au Letzigrund, la Suisse avait vécu, au dire du capitaine Alexander Frei, «la plus grosse désillusion de son histoire, ou en tout cas une des plus grosses». En s'inclinant 1-2 contre le Luxembourg, la sélection rouge à croix blanche était, en l'espace d'un soir, devenue la risée de toute l'Europe. «C'était une très mauvaise surprise, nous étions tous choqués», concédait encore Ottmar Hitzfeld hier en fin de matinée.
Aujourd'hui, dans un stade Josy-Barthel qui risque d'être envahi par une marée rouge de supporters suisses, la Suisse a donc une facture ouverte à régler. Pour montrer aux Luxembourgeois qu'il ne s'agissait que d'un accident de parcours d'abord, mais aussi - surtout! - pour se rapprocher de l'Afrique du Sud. Car le Mondial 2010 est à portée de crampons. Quatre points en deux matches classeraient l'affaire, trois pourraient suffire si la Grèce et la Lettonie se séparent dos à dos ce soir. «Je ne m'intéresse pas tant que cela au résultat d'Athènes, nuance Hitzfeld. A la maison, la Grèce est favorite et devrait gagner. Mais je préfère ne penser qu'à mon équipe. On a l'occasion d'effacer cette défaite lors du match aller, faisons-le! Après, il nous restera à aller chercher le point le plus difficile, le dernier, contre Israël.»
La Suisse, curieusement, aiguillonnée par ce couac d'il y a 385 jours, est face à son destin. Et elle saura le provoquer. Voilà pourquoi, en trois raisons.

1. La Suisse ne perd plus On l'a dit et répété, cette défaite à domicile contre le Luxembourg, a fait office de déclic. Après un match nul en Israël (2-2, non sans avoir encore mené 2-0 à vingt minutes de la fin) et, donc, ce fameux couac du Letzigrund, la Suisse était au pied du mur, avec un seul point après deux rencontres. Condamnée à se réhabiliter, elle a entrepris un travail sur elle-même qui lui a permis de battre (difficilement) la Lettonie (2-1), puis d'aller s'imposer en Grèce (2-1) face à son adversaire supposé le plus direct. «La Suisse a grandi à Athènes, martèle Alex ander Frei. C'est là qu'elle est devenue saine, une vraie équipe. Cela a été rendu possible par le fait que chacun a tiré les leçons de la défaite du Luxembourg. A Zurich, tout le monde attendait de nous qu'on en mette six ou sept. Et à la pause, il n'y avait que match nul. On n'était pas assez mûrs pour réagir. Ce n'est plus le cas maintenant: on sait réagir, et aussi agir.» Raison pour laquelle cette défaite retentissante reste à ce jour la... seule concédée par la Suisse de Hitzfeld depuis l'arrivée du mage allemand.

2. Hitzfeld a préparé ses joueurs On ne la fait pas à un briscard comme Ottmar Hitzfeld, qui a déjà tout gagné (ou presque) ce qu'il était possible de gagner dans une carrière. Depuis ce fameux match du 10 septembre 2008, après lequel il avait reconnu ses erreurs - notamment celle d'avoir aligné Frei qui revenait de blessure -, l'Allemand a su mettre ses joueurs face à leurs responsabilités. «Mes joueurs ont su tirer du positif de cette défaite, confirme Hitzfeld. Je sens que chacun d'eux entend se réhabiliter au Luxembourg. Pas seulement pour prendre une revanche, mais aussi dans le désir de faire encore mieux au niveau individuel. Le Luxembourg n'est pas facile à manier et défend bien dans son système de 4-5-1. Mon équipe doit donc évoluer un cran au-dessus par rapport à sa dernière sortie en Lettonie, où elle avait trop été sur la retenue.» Oui, Hitzfeld a su secouer ses troupes et les mettre sur les bons rails. Ces jours, il a trouvé les bons mots pour que ses joueurs ne tombent pas dans l'autosuffisance. D'autant que le match aller est là pour leur rappeler ce que peut être la réalité du terrain...

3. La Suisse saura faire la décision En choisissant de faire jouer Vonlanthen sur le flanc droit, Hitzfeld annonce la couleur: il veut que son équipe ose davantage qu'en Lettonie. «Nous allons souvent évoluer dans le camp adverse, j'ai donc besoin d'un demi un peu plus joueur, plus soliste aussi, confirme le sélectionneur. On doit effectivement savoir prendre des risques. Cela peut engendrer certaines mauvaises passes, je l'admets, mais sans passes risquées, on ne réussira pas à désorganiser la défense luxembourgeoise.» La Suisse saura également faire la décision grâce à son tandem d'attaque. Alex Frei et Blaise Nkufo ont chacun marqué à cinq reprises depuis le début de la campagne, ce qui représente très exactement les deux tiers des buts marqués par la Suisse en huit matches. Frei nuance: «Si on peut gagner 6-0, tant mieux. Mais pour ma part, je me satisferais d'un score de 1-0. Je suis attaquant, je suis donc par définition un peu égoïste. Mais je me mets aussi au service de l'équipe, ce qu'implique mon rôle de capitaine. Alors peu importe d'où viendra le danger, pourvu qu'on rentre avec trois points.»

Équipes probables Luxembourg, stade Josy-Barthel. Coup d'envoi à 17h45 (TSR2). Arbitre: M. Iturralde Gonzalez (Esp). Luxembourg: Joubert; Mutsch, Blaise, Strasser, Kintziger; Peters; Laterza, Payal, Bettmer, Collette; Kitenge. Suisse: Benaglio; Lichtsteiner, von Bergen, Senderos, Spycher; Vonlanthen, Inler, Huggel, Barnetta; Frei, Nkufo.

3-0 ^^
Doublé de Senderos quand meme

Coupe du Monde 2010: la Suisse à un point du rêve



Image © Sébastien féval

Deux minutes après avoir ouvert le score à la 6e?minute, Philippe Senderos double la mise. Von Bergen, Lichtsteiner, Inler, Barnetta et Vonlanthen le félicitent comme il se doit Keystone

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Trois balles arrêtées, trois coups de tête: la Suisse a fait la différence en 22 minutes hier au Luxembourg. Senderos s'est offert un doublé et Huggel a marqué le 1000e but de l'histoire de la sélection.

Renaud Tschoumy - le 11 octobre 2009, 09h22
Le Matin Dimanche
5 commentaires


Pan, pan et re-pan! En trois balles arrêtées, en trois coups de tête aussi, la Suisse a fait ce qu'il fallait hier au Luxembourg. Elle devait gagner, elle devait laver l'affront du 10 septembre de l'année passée, elle a rempli sa mission.

A une journée de la fin de la campagne, la voilà en position de force: avec trois points d'avance sur la Grèce, elle a toujours son destin entre les mains. Un point suffira donc mercredi contre Israël à Bâle.
Un petit point...
Mais ce qui ne suffira pas, c'est la manière affichée hier soir. Parce que la Suisse s'est contentée du service minimum devant un stade pratiquement tout rouge. Elle a gagné, c'est sûr. Mais n'était-ce pas simplement ce qu'on lui demandait? La Suisse a inquiété, aussi. Parce qu'elle n'a tout simplement pas bien joué, se contentant de vivre sur le bénéfice rapidement acquis.
Ce qu'on retiendra de cette rencontre? Que les Suisses ont gagné sur trois balles arrêtées, celles-là même qui les avaient enfoncés lors du match aller. Ottmar Hitzfeld n'a jamais caché que la rencontre pouvait se jouer sur quelques coups francs ou corners: il y en a eu trois en 22 minutes, pour autant de buts! Revanche était faite! Dans le même temps, Benjamin Huggel entrait dans l'histoire du football suisse en inscrivant le millième but de l'histoire de l'équipe de Suisse.
Reste que les Suisses ne sont pas encore en Afrique du Sud. Et pour composter leur billet, ils devront montrer autre chose face à Israël mercredi que ce qu'ils ont «offert» hier au Luxembourg.
Chose certaine: un point suffira mercredi pour célébrer le passage de l'Equateur en direction du Cap. Et si l'équipe de Hitzfeld a su s'offrir cette chance, c'est qu'elle n'a pas été totalement à côté de la plaque durant cette campagne. Mal partie, réhabilitée grâce à un grand match à Athènes, cette Suisse qui ne perd plus est toujours sur la plus haute marche du podium, désormais assurée de disputer les barrages.
Mais, tant qu'à faire, autant rester tout en haut de la hiérarchie de ce groupe 2. Et pour cela, une seule solution: aller chercher le point manquant contre Israël. En montrant un visage autrement plus conquérant que celui d'hier.

LUXEMBOURG - SUISSE 0-3 (0-3) Luxembourg, Stade Josy-Barthel. 9000 spectateurs. Arbitre: M. Iturralde Gonzalez (Esp). Buts: 6e Senderos 0-1. Premier coup franc pour la Suisse. Frei le frappe à la perfection et le remplaçant d'Arsenal s'élève plus haut que tout le monde pour placer un coup de tête victorieux. 8e Senderos 0-2. Deuxième coup franc pour la Suisse. Barnetta le frappe à la perfection et le remplaçant d'Arsenal s'élève plus haut que tout le monde pour placer un coup de tête victorieux. 22e Huggel 0-3. Premier corner pour la Suisse. Frei le frappe à la perfection et le milieu de terrain bâlois s'élève plus haut que tout le monde pour placer un coup de tête victorieux. Luxembourg: Joubert; Kintziger, Blaise, Strasser, Mutsch; Laterza (46e Leweck), Payal, Peters, Bettmer, Collette (73e Jännisch); Kitenge (59e Pupovac). Entraîneur: Hellers. Suisse: Benaglio; Lichtsteiner, Von Bergen, Senderos, Spycher; Vonlanthen (64e Yakin), Inler, Huggel, Barnetta (81e Ziegler); Frei (64e Derdiyok), Nkufo. Entraîneur: Hitzfeld. Notes: Le Luxembourg joue sans Lombardelli (blessé à l'entraînement à la veille du match). La Suisse sans Behrami, Magnin (convalescents), Djourou (blessé) ni Grichting (suspendu). Spycher capitaine après la sortie de Frei. Avertissements: 40e Von Bergen (faute sur Peters), 43e Bettmer (faute sur Von Bergen), 79e Barnetta (faute sur Pupovac). Coups de coin: 4-3 (2-3). En plus la Lettonie humiliée par la Grèce